Libellulidae
Le Sympétrum déprimé
Sympetrum depressiusculum (Selys, 1841)
Sumpf-Heidelibelle / Spotted Darter
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Risques de confusion
L'imago ne se distingue pas immédiatement des autres Sympétrums. Le principal risque de confusion est avec d'autres Sympétrums à pattes noires : peu avec le Sympetrum noir (généralement fortement marqué de noir sur le thorax et le dessous de l'abdomen), et le Sympetrum du Piémont (facile à rconnaître avec ses bandes brunes traversant les ailes), mais surtout avec le Sympétrum sanguin.
Ce dernier, beaucoup plus commun et ubiquiste, est d'ailleurs généralement présent sur les stations de Sympétrum déprimé, parfois en grand nombre. De plus, des imagos de Sympétrum sanguin peuvent également présenter des dessins noirs sur les côtés de l'abdomen. Il convient de vérifier tous les critères :
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Sympétrum sanguin |
Sympétrum déprimé |
Mâle mâture |
Face rouge vif, yeux rouges sombres |
Face jaune, yeux restant jaune-verdâtre |
Mâle et femelle |
Parfois des taches noires sur les côtés de l'abdomen (surtout femelle), assez irrégulières |
Abdomen avec double rangées de taches noires nettes et régulières en forme de goutelettes |
Mâle mâture |
Abdomen très rouge, en massue |
Abdomen rouge dessus mais reste généralement jaune-orange sur les côtés. Pas vraiment en massue, mais plutôt aplati en vue latérale. |
Mâle et femelle |
Nervation "classique", assez homoègène. |
Nervation plus dense le long de la bordure postérieure de l'aile. Ce critère n'est pas évident sans comparaison, mais se voit néanmoins assez bien sur les photos (vue de dessus). |
Mâle |
Pièces copulatrices avec grand hameçon (loupe). |
Pièces copulatrices avec petit hameçon (loupe). |
Femelle |
Lame vulvaire pointue vue de dessous (loupe). |
Lame vulvaire droite vue de dessous (loupe). |
Biotope |
Ubiquiste, sur large panel de biotopes. |
Associé aux bordures de plan d'eau en eau peu profonde et dominées par des hélophytes bas (cariçaie), subissant exondation annuelle et inondation estivale.
Erratisme des adultes possibles aux alentours. |
Mâle mature : notez la face jaunâtre (et non rouge vif) et les côtés de l'abdomen qui restent jaune-orange.

Femelle mature : notez les ptérostigmas clairs et la série de "gouttes noires".

Mâle (haut) et femelle (bas) à l'émergence : notez les "gouttes noires" déjà bien visibles et la nervation très dense en bordure postérieure des ailes.


Les exuvies de Sympétrums sont souvent difficiles à identifier avec certitude.
Statuts de protection
Aucun
Statuts de conservation
Considérée « vulnérable » à l’échelle européenne, « vulnérable » à l’échelle méditerranéenne, « en danger » en France.
Espèce PNA.
Statut en Alsace
L'espèce est connue de manière diffuse sur la bordure rhénane, avec une dizaine de stations. Celles-ci sont sont très dispersées, et il est probable que le nombre de sites de reproduction dans la bande rhénanes soit plus élevé.
La reproduction de l'espèce ailleurs en plaine demande à être confirmée.
Phénologie
Ce Sympétrum émerge tardivement, principalement fin-juillet et août (parfois dès début juillet).
Méthodes de prospection
Le plus simple est de bien appréhender l'habitat de reproduction. Sur les habitats potentiels (même de petite surface), il convient alors de prendre le temps nécessaire pour identifier un maximum de Sympétrums, en espérant tomber sur l'un ou l'autre Sympetrum déprimé au milieu des Sympétrums plus communs que sont les S. sanguins, S. vulgaires et S. striés. Lorsqu'il est présent, le S. déprimé reste souvent détectable, au moins lors de son pic d'émergence, où il peut alors être le Sympétrum dominant.
Biotopes de reproduction connus en Alsace
Ce Sympétrum a besoin d'un habitat larvaire très caractéristique. Il s'agit de zones humides végétalisées, le plus souvent à dominante de cariçaie (phragmites et saules épars peuvent être présents), de faible profondeur et situées dans la zone de battement. L'exondation annuelle du milieu est nécessaire.
Les macro-habitats peuvent par contre être assez variés : mares, bras morts, bassins et étangs, plans d'eau. En Alsace, l'espèce n'est connue pour l'instant que sur les bras morts et mares des forêts alluviales alluviales rhénanes, ainsi que sur des gravières (abandonnées ou en exploitation) présentant sur au moins une portion de berge le micro-habitat larvaire. Dans ce cas, l'habitat peut être très restreint, et il convient de faire le tour des plans d'eau favorables avant d'exclure la présence de l'espèce.


Atlas des libellules d'Alsace : état d'avancement
Priorités de recherches :
Ensemble des bras marécageux et gravières de la bande rhénane.
Autres potentialités :
Autres régions favorables abritant des habitats de type cariçaies marécageuses : différents Rieds, étangs du Sundgau... ou des gravières avec localement des haut-fonds végétalisés : Hardt, autres régions de plaine.
Connu également de bassins végétalisés (notamment autoroutiers) dans le sud.

Liens spécifiques
à compléter
Publications spécifiques
à compléter