Méthode
La période favorable aux observations d'amphibiens coïncide avec leur phase de reproduction. C'est en effet lorsqu'ils se rassemblent dans les milieux aquatiques qu'ils sont le plus facilement détectables. De manière générale, les amphibiens ont des moeurs nocturnes, les prospections sont donc réalisées de nuit à l'aide d'une lampe torche puissante. Chez les amphibiens anoures, le chant des mâles est caractéristique de chaque espèce et permet donc de les identifier (chants disponibles sur le site internet de BUFO). Les pontes et les larves, parfois plus difficiles à déterminer, sont également détectables de jour, mais attention aux reflets du soleil à la surface de l'eau qui rendent les observations plus difficiles.
Les reptiles sont observés dès le début du printemps le plus souvent le long des haies, chemins, talus, murets... En général, ils sont observés lorsqu'ils se déplacent ou lorsqu'ils thermorégulent exposés au soleil (héliothermie). Les matinées des journées chaudes et ensoleillées sont favorables aux observations.
Les amphibiens et les reptiles trouvent souvent refuges sous des pierres, des tas de bois, des bâches, des tôles. En soulevant ces caches, il parfois facile de trouver quelques individus, mais attention de ne pas détruire leur microhabitat et de remettre en place les éléments déplacés !
Périodes favorables
De manière générale, on distingue trois périodes de reproduction favorables à l'observation des amphibiens adultes :
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les espèces précoces comme le crapaud commun, les grenouilles rousse et agile sont les premières à se reproduire au printemps vers le mois de mars,
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les espèces intermédiaires comme le crapaud vert, le crapaud calamite, la rainette verte, le pélobate brun ou les urodèles (tritons, salamandre) ont une reproduction centrée sur les mois d'avril et de mai,
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les espèces tardives comme le sonneur à ventre jaune, le complexe des grenouilles vertes (actifs également en journée) ou le crapaud accoucheur se reproduisent vers les mois de mai et de juin,
Il est bien évidemment possible d'observer des amphibiens en dehors de ces périodes qui ne constituent qu'un optimum pour l'observation. Différents facteurs comme les conditions météorologiques, ou le niveau d'eau dans les mares influencent de manière importante l'activité des amphibiens.
Prévention
L'une des menaces les plus alarmantes qui pèse sur les amphibiens au niveau mondial, et identifiée depuis quelques années, se présente sous la forme d'une maladie infectieuse cutanée fatale, la chytridiomycose, générée par un champignon microscopique, un chytride.
La chytridiomycose entraîne des cas de mortalité massive chez certaines espèces. Cette maladie a été identifiée en Europe dans les années 2000, et affecte de manière inquiétante les populations de salamandre tachetée, Salamandra salamandra, crapaud commun, Bufo bufo, et surtout crapaud accoucheur, Alytes obstetricans, dans les Pyrénées et dans d’autres montagnes de la Péninsule ibérique.
Pour plus d’information, vous pouvez consulter le site internet Alerte-amphibiens.
Le chytride vit dans l’eau et survit uniquement en milieu aqueux. Ainsi, il est suspecté que les naturalistes qui travaillent dans les zones humides puissent être des vecteurs du champignon par leur matériel qui entre en contact avec l’eau des mares. Ainsi, en passant d’un site à l’autre sans que le matériel tel que les bottes, ou épuisettes, n’ait le temps de sécher, ils risquent d’infecter des nouvelles mares.
Dans cette perspective, un protocole international d’hygiène a été diffusé à l’attention des naturalistes. Ce protocole consiste notamment à nettoyer et à désinfecter le matériel mouillé à l’aide d’une solution fongicide entre chaque site prospecté. Il est téléchargeable à l'adresse suivante : lien.
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