Coenagrionidae

L'Agrion de Mercure 
Coenagrion mercuriale (Charpentier, 1840)
Helm-Azurjungfer
Mercury Bluet

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• galerie Faune-alsace
• sur dragonflypix
• site de Christian Kerihuel

Risques de confusion

Avec de nombreux autres Agrions bleus, notamment pour les femelles.

L'observation à la loupe des appendices anaux et/ou des prothorax est indispensable sur les nouvelles stations.

Statuts de protection

Espèce protégée
- au titre de la Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (JO des Communautés Européennes du 22 juillet 1992)
- au titre de l'Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des insectes protégés sur le territoire national (JO du 24 septembre 1993).

Statuts de conservation

Liste rouge Alsace (2014) : Vulnérable.

Liste rouge France (2015) : Préoccupation mineure.

Statut en Alsace

L'espèce est connue de manière disséminée dans presque toutes les régions naturelles de plaine et piémont, mais semble éviter totalement les secteurs acides et massifs forestiers : massif vosgien, cônes sablonneux (Haguenau, Brumath, Lauter).

En l'état des connaissances, ce zygoptère ne montre de densité importante que localement le long de la bande rhénane centrale (Marckolsheim à Strasbourg), où il apparait implantée sur la plupart des linéaires de cours d'eau lents dès lors que l'ensoleillement y est suffisant.

Le contre-canal de drainage du Rhin (voir fin de page) est trop partiellement documenté également.

La colonisation du réseau hydrographique du bassin de la Souffel (Kochersberg) est également importante, mais les populations apparaissent numériquement plus faibles.

Ailleurs, dans les Rieds, le Sundgau, l'Alsace Bossue, le Piémont… les stations connues restent le plus souvent éparses. Il est largement tributaire des méthodes "d'entretien" des fossés. Apparaît et disparaït selon l'état de conservation de chaque linéaire.

Il pénètre occassionnellement certaines vallées vosgiennes (les plus ouvertes) mais son implantation y est à préciser.

Cette espèce est l'une des seules protégées en zone agricole. La cartographie ci-dessus (après 2000) est sans doute loin d'être exhaustive.

Phénologie

C'est une libellule précoce, qui émerge dès mi-mai. Elle peut être observée jusqu'en août très localement, mais la période de vol principale la plus favorable pour la détecter se situe entre fin-mai et fin-juin.

Biotopes de reproduction connus en Alsace

L’Agrion de Mercure peut être observé sur un assez large éventail d’habitats lotiques, dont la largeur varie de moins de 1 mètre (fossés alimentés par la nappe) à plus de 15 mètres (cours d’eau circulant dans l’ancien lit majeur du Rhin), de courant faible à moyen mais toujours permanent. Le substrat du lit est généralement dominé par des  limons dans lequel se réfugient les larves. Sur le secteur Rhin-Ried-Bruch, les habitats phréatiques ou semi-phréatiques sont privilégiés par l’espèce.
La présence d'hélophytes à tige molle (Celeri d’eau Berula erecta, plus localement Rubanier Sparganium erectum et Véronique des ruisseaux Veronica beccabunga), permettant la ponte endophyte, ou encore de Callitriche Callitriche sp., est favorable. Mais ces herbiers peuvent être peu denses et diffus.
La colonisation d’un cours d’eau peut se faire par tronçons discontinus, la fermeture complète des berges par les ligneux entraînant alors la disparition de l’espèce sur un linéaire plus ou moins long.

Différents habitats colonisés par l'Agrion de Mercure :

• dans le Bruch de l'Andlau (fossé drainant la nappe en zone cultivée) :

• dans le Ried de la Zorn (fossé drainant la nappe en milieu prairial) :

• dans le Ried Centre-Alsace (petit phréatique à Callitriches) :

• en bande rhénane (tronçon de berge typique permettant la reproduction sur des cours d'eau larges et ensoleillés) :

Méthodes de prospection

Les adultes se tiennent principalement dans la végétation herbacée rivulaire des tronçons ensoleillées, parfois sur les herbiers émergeants. Sur les fossés comme sur les cours d'eau plus larges, il convient de se concentrer sur les berges d'hélophytes les plus favorables. Les imagos peuvent être à l'intérieur de la végétation, qu'il convient parfois d'écarter.

De manière générale, mégaphorbiaies et friches herbacées le long des berges (typiquement la digue du Rhin) ou dans les layons et prairies adjacents jouent un rôle de refuge important pour les adultes. Les subadultes, durant leur phase de maturation, peuvent voler dans des milieux annexes plus éloignés, comme divers friches et layons ensoleillés en milieu forestier.

Le mois de juin est le meilleur mois pour cette espèce, visible dès mi-mai. Longer à pied chaque linéaire. Le canoë peut aussi être une option sur les rivières phréatiques.

- sur un secteur de votre choix :

- s'il existe des données :

- les données trop anciennes sont à réviser : il est utile de repasser sur les stations.

- puis, il convient d'élargir les prospections par cercles, à partir des données existantes, en suivant les linéaires hydrographiques.

- s'il n'existe pas de données : il faut tenter sa chance après analyse de la cartographie 1/25 000e, en privilégiant les petits cours d'eau et fossé en milieu ouvert, si possible avec bande enherbée. Ceux-ci peuvent apparaitre aussi bien en trait plein ou trait pointillé sur la carte IGN.

Atlas : état d'avancement

Priorités de recherches :

Dans la plupart des régions naturelles où les stations sont sporadiques, la carte de présence de l'espèce est probablement loin d'être exhaustive et doit être complétée.

Les habitats favorables à proximité des stations connues sont à prospecter en priorité : fossés, petit réseau hydrographique, affluents de rivières, giessen et bras phréatiques alimnetés…

Le secteur Natura 2000 Rhin-Ried-Bruch est prioritaire en 2016 (lire).

Suivi du contre-canal du Rhin

Le long du Rhin, le contre-canal de drainage semble jouer un rôle important dans la continuité de présence de l'espèce. Il est utile de réaliser un point complet sur la colonisation de cet habitat.

La méthode proposée est la suivante :

• par conditions météos optimales
• entre fin mai et fin juin
• sur l'ensemble des quelques 100 km de contre-canal, réaliser au moins un point de prospection complet tous les 1 à 3 km en rive Est. En général, ces point de prospection sont contraints par l'existence d'un pont permettant de passer en rive Est.

NB : une autre solution est de parcourir le pied de digue en vélo pour couvrir facilement une dizaine de km. Dans ce cas, en fonction du temps disponible, effectuer une prospection sur 200 m tous les 1 ou 2 km.

• la recherche des imagos est à effectuer sur la rive Est (rive ensoleillée sans ripisylve, en pied de digue) sur au moins 200 m à chaque point.
• Les résultats, y compris négatifs, sont à saisir dans faune-alsace pour chaque point de recherche. Il est important de préciser en remarque : la longueur du linéaire prospecté, et si vous avez vu des pontes, ou des imagos cantonnés dans des secteurs d'hélophytes favorables à la ponte, ou encore uniquement de imagos côté pelouse de la digue du Rhin et un habitat défavorable.

NB : parmi les autres espèces remarquables à rechercher et signaler sur cet habitat au printemps : les Gomphidés ; le Cordulégastre annelé.

Les taches d'hélophytes qui s'implantent irrégulièrement sur le contre-canal de drainange sont à fouiller en priorité pour trouver cet Agrion :

Saisie des observations

Si l'espèce a colonisé l'habitat prospecté, saisissez un nombre d'individus par tronçon où l'espèce est présente (dès que le biotope évolue, changer de tronçon et enregistrer une nouvelle donnée), en essayant d'évaluer à vue chaque population en marchant le long du fossé. Noter si pontes et tandems sont observés.

OU saisissez au minima une obs. au début et et une obs. à la fin du linéaire prospecté si vous n'avez pu dénombrer.

Si vous ne trouvez pas de population, n'hésitez pas à saisir une observation négative, si vous estimez avoir prospecté dans de bonnes conditions et sur une longueur suffisante un habitat favorable entre deux stations.

Tous détails descriptifs du biotope seront bienvenus, en particulier la densité de plantes hôtes.

Liens spécifiques

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Publications spécifiques

à compléter