Tettigoniidae
L'Ephippigère des vignes
Ephippiger diurnus diurnus (Dufour, 1841)
Voir et écouter l'espèce
Mâle mature (haut) et immature (bas) - Notez le pronotum en forme de "selle de cheval", la ligne noire derrière la tête et l'absence d'ailes (photos JC Jacob)
Risques de confusion
L’Ephippigère présente une certaine ressemblance avec le Barbitiste ventru, mais celui-ci est strictement confiné en Alsace aux chaumes de l’étage supérieur du massif vosgien (où l'Ephippigère n’est pas observée).
Biotopes
Les habitats à prospecter en priorité sont des formations semi ouvertes bien exposées telles que lisières arbustives, pelouses ou pâturages extensifs en voie d’embroussaillement, clairières rocheuses à l’étage de la chênaie. Il s’agit en général de milieux semi-ouverts relictuels où l’espèce a réussi à se maintenir.
L’Ephippigère (dite) des vignes semble actuellement avoir déserté le vignoble et ses abords du fait des traitements insecticides et de la destruction des habitats.
Exemple d'habitats de l'espèce : pelouses arbustives du Bollenberg ;
clairières rocheuses de l‘Oberfeld à Willer sur Thur
Partie supérieure du Rangen à Thann ;
Schlossberg à Ribeauvillé (photos JC Jacob)
Lisières et fruticées des landes sablonneuses du massif de Haguenau (photo R Moratin).
Statut en Alsace
Cette sauterelle se trouve en Alsace en limite NE de son aire de répartition (absente de l’autre côté du Rhin, très localisée en Suisse et en Lorraine).
L'espèce est signalée sur les collines sous-vosgiennes les moins exposées à la viticulture intensive ainsi que sur les versants chauds des promontoires et des vallées vosgiennes situés entre la vallée de la Thur et le val de Villé comme l’ont révélé les prospections ciblées qui y ont été menées ces dernières années (cf. pré-atlas des orthoptères du Haut-Rhin).
La connaissance reste plus lacunaire dans le prolongement bas-rhinois de ces régions naturelles, et divers massifs de plaine (bois de la Hardt, Nonnenbruch, forêt de Haguenau), où, hormis quelques données sporadiques ou anciennes, le statut de l’espèce y est à actualiser.
Notons que le récent atlas des orthoptères de Rhénanie–Palatinat (Die Fang-und Heuschrecken in Rheinland-pfalz, GNOR , 2011) basé sur un important travail de recensement, montre une répartition régulière de l’espèce le long du rebord oriental du Pfälzerwald et ceci dès les limites avec L’Alsace, au nord de Wissembourg.
Phénologie
Les premiers imagos apparaissant dés juillet. Les belles journées de la fin de l’été (septembre à mi octobre) sont également propices à la recherche de cette belle sauterelle à développement tardif.
Méthodes de prospection
Dans les habitats favorables, l'espèce est facilement repérable au chant, le matin par beau temps et jusqu’à la mi journée, ainsi que la nuit. Le chant de l’Ephipigger se traduit par des accents doubles de forte intensité, le premier plus strident que le second, ce dernier un peu traînant (tsi-chip), souvent émis par groupes de deux à un peu plus d’une seconde (cf sonogramme).
Elle n'est pas toujours aisée à localiser à la vue, le chant étant souvent émis à l'abri des buissons. Aptère, elle se tient généralement immobile, sans s'envoler, au passage de l'observateur.
Pour les populations à faibles effectifs et pour les ouïes défaillantes, l’utilisation d’un détecteur d’ultrasons (type Batbox) est d’un bon secours et permet de repérer aisément les chanteurs à plus de trente mètres à la ronde.
Avec la batbox le rendu du chant rappelle un peu le grincement du cuir et ne peut être confondu avec aucun autre chant d’orthoptère de nos latitudes. Avec une fréquence pouvant être modulée jusqu’à 20-30kHz en cas d’interférence avec d’autres chants très sonores (Tettigonia viridissima par ex), la batbox permet une détection aisée de l’espèce jusqu’à prés d’une trentaine de mètres. Surtout
lorsqu’il s’agit de petites populations à effectifs réduits ou localisées dans des sites peu accessibles (versants rocheux, embroussaillés…)
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur les méthodes de recherche et les secteurs prioritaires à prospecter, n'hésitez pas à contacter : Jean-claude JACOB jclaude.jacob(at)gmail.com