Un peu de classement
Une évolution profonde de la classification du Vivant est en marche depuis plusieurs décennies maintenant. Il s’agit de ne plus se baser uniquement sur des critères morphologiques et comportementaux mais d’assembler les espèces selon leur apparentement génétique qui traduit leur histoire évolutive et donc de regrouper un ancêtre et l’ensemble de ses descendants, vivants ou éteints.
Les Lépidoptères, anciennement divisés en deux sous-ordres -Rhopalocères et Hétérocères- n’ont pas échappé à cette révolution taxonomique.
Les Rhopalocères ("antennes terminées en massue"), dits « Papillons de jour » du fait de l'activité diurne de toutes les espèces, restent peu ou prou considérés comme un groupe valide (groupe monophylétique). Ils sont maintenant regroupés dans la super-famille des Papilionoidea.
les Hétérocères ("antennes différentes") sont dit « Papillons de nuit » du fait de l'activité nocturne d'une majorité d'espèces Néanmoins, plusieurs familles et espèces ont une activité diurne. Mais ils ne sont plus admis comme un rassemblement scientifiquement valide (groupe paraphylétique).
Cette ancienne distinction schématique reste utile pour le naturaliste de terrain (ne serait-ce que au vue de la bibliographie disponible), et Faune-Alsace propose bien deux onglets leurs correspondants :
et 
L'onglet « Papillons de nuit » rassemble donc les macrohétérocères présents (ou potentiellement présents) en Alsace [Les microhétérocères (regroupant des espèces généralement de taille inférieures à 1,5 cm), plus nombreux encore, ne sont pas traitées pour l'instant.]

Mais de combien d’espèces parle-t-on ?
Sur les 2037 espèces recensées au référentiel des Macrolépidoptères visibles en France (LEPINET – 2013), 152 « papillons de jour » et 1015 « papillons de nuit » concernent l’Alsace !
Ces 1015 espèces de macrohétérocères, présents ou raisonnablement potentiels en Alsace, appartiennent aux familles suivantes :
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Hépialidés
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Cossidés
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Sesiidés (Sésies)
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Zygaenidés (Zygènes et Turquoises)
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Thyrididés
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Lasiocampidés (Bombyx, Laineuses et Feuilles-Mortes)
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Endromidés
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Saturnidés (Paons de nuit,…)
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Sphingidés (Sphinx)
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Drépanidés
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Géométridés (chenilles arpenteuses)
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Notodontidés (avec les ailes repliées en toit)
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Erébidés (Ecailles, Lithosies, Herminies et alliés)
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Noctuidés
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Nolidés

Rechercher les papillons !
En plein jour….
Si ! c’est possible… De nombreux imagos sont diurnes : les Zygènes, les Sésies, des Ecailles (Euplagia quadripunctaria), des Géomètres (Chiasmia claratha, Siona linearia…)... s’affairent à butiner en plein jour.
De plus, les chenilles, chrysalides et œufs de presque toutes les espèces sont à rechercher dans la végétation, dans tous les milieux (dans les prairies, les bois, les zones humides, les landes, les jardins). Et pour cela, mieux vaut qu’il fasse jour !
L’affût lumineux :
C’est la méthode la plus connue et elle est particulièrement efficace. Une lampe et un simple drap blanc installés nuitamment sur un point fixe (dans votre jardin par exemple) permettent, en quelques soirées bien réparties au cours de l’année, d’inventorier toute une population locale.
Bien sur il y aura un maximum d’espèces attirées lors des douces nuits d’été, mais certains genres (Conistra, Agrochola,…) volent en automne et d’autres dès février.
Certains dispositifs s’apparentent à des pièges lumineux que l’on peut laisser une nuit entière et relever au matin. Bien sur, les prises doivent être relâchées.
La miellée :
Complémentaire de l’affût lumineux, notamment pour quelques espèces lucifuges, elle consiste à mettre à disposition un mélange sucré et fermenté, voire alcoolisé, sur lequel certains papillons vont se rassasier.
L’inspection des troncs en hiver permettra de découvrir les espèces particulières qui se reproduisent en période froide (hibernies).
Les phéromones :
Ces assemblages chimiques sont utilisées spécifiquement pour attirer certaines espèces, en particulier pour l'étude des Sésies. Mais ils nécessitent un certain investissement !
Voici quelques liens vers des sites internet dédiés à la prospection des papillons de nuit :
* Site de Sébastien Verne
* Page dédiée sur le site du Conservatoire des Espaces Natures Midi-Pyrénées

Les difficultés d’identification :
Certaines espèces sont faciles à déterminer sur la base d’une observation correcte de caractères distinctifs bien décrits dans la littérature spécialisée (sélection d’ouvrages ci-après).
Mais pour de nombreuses autres espèces (espèces jumelles), l’examen des genitalia à la loupe binoculaire ne peut pas être évité. C’est une affaire de spécialiste.
Pour compliquer encore un peu plus, certaines espèces présentent une variabilité intraspécifique importante.
Voir par exemple Agricola helvola ou Angeronia prunaria sur LEPI'NET.
Ces remarques sont également valables pour les stades œuf, chenille et chrysalide, d’autant que la littérature est parfois lacunaire sur ces sujets.
De fait, deux sélections d'espèces sont disponibles à la saisie :
Espèces accessibles à tous les Faun’Alsaciens :
Une sélection de 228 espèces est accessible à la saisie pour tous.
Il s’agit d’espèces faciles à déterminer, et qui ne prêtent guère à confusion sous réserve d’un examen rigoureux.
Dans la plupart des cas, une photo attachée à l’observation reste hautement souhaitable (si possible accompagné d'une échelle).
Le mode "expert" :
Les déterminateurs chevronnés et motivés peuvent demander l’accès à la saisie de l'ensemble des 1015 taxons par courriel à raynald.moratin(at)odonat-grandest.fr
Au vue de la difficulté d'identification de nombreuses espèces, et l'impossibilité d'apporter un suivi absolument exhaustif pour toutes les espèces communes, il est donc demandé aux observateurs "experts" :
- être investi et motivé dans l’étude des hétérocères (en particulier s'informer des risques de confusions propres aux différentes espèces jumelles/trimelles...)
- la plus grande rigueur et la recherche d'un maximum de précisions pour les espèces difficiles,
- compléter au maximum ses données par des photos et/ou sources des éléments de déterminations glanés auprès de spécialistes extérieurs [+ éventuellement conditions d'observation, biotopes, heure, plante-hôte...]
Pour tous, les différentes entrées "Genre indéterminé Genus sp" sont à utiliser en cas de doute ou de photos non identifiées.
Il est à noter que les Zygénidés bénéficient d'une liste rouge régionale et sont traités différemment. Toutes les espèces de cette famille difficile sont accessibles à la saisie, mais toutes, même les plus communes, sont soumises à validation. Se référer à la page spécifique.
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