Selon votre philosophie ou les opportunités qui s’offriront à vous, voici deux méthodes, toutes deux en accord avec le code de déontologie ci-après.
1 Récupérer tout bourdon trouvé mort
Un petit effort suffit pour ne pas perdre une information essentielle. La procédure est très simple : conserver le cadavre dans un flacon.
2 Prélever un ou plusieurs bourdons vivants
La meilleure façon de le tuer est de mettre le flacon au congélateur. Contrairement aux abeilles domestiques qui cherchent à défendre leur nid, un bourdon sur une fleur ne cherchera pas à vous attaquer. Mais attention… ils peuvent néanmoins piquer ! La meilleure façon pour les prendre est le filet à papillon. Si vous n’en avez pas, utiliser un flacon avec un bouchon pour l’attraper.
Dans tous les cas, le congélateur peut servir de lieu de stockage, si vous penser collecter ou prélever plusieurs individus dans la saison et ne faire qu’un seul envoi.
Où prélever ? Sur l'ensemble du périmètre de la région Grand-Est -à l’exception des sites nécessitant une autorisation spéciale (réserves naturelles…), en essayant de varier les les habitats et les saisons.
Un point de vigilance : la provenance d’individu trouvé dans ou sur un véhicule est douteuse : ceux-ci ne doivent pas être recueillis.
Bien étiquetter ses prélèvements
C'est une démarche essentielle !
Chaque bourdon collecté doit être accompagné d’une étiquette précisant :
- si l’individu était mort ou vivant
- la date du prélèvement
- le lieu du prélèvement : si possible les coordonnées GPS ; au minimum le lieu-dit et le nom de la commune
- le type d’habitat dans lequel vous l’avez trouvé.
Ajouter également vos coordonnées PRENOM NOM, et COURRIEL si vous voulez avoir un retour sur l’identification.
Le crayon de papier gras garantira tout risque d’effacement en cas d’humidité.
NOTE : Si vous vous sentez capable, vous pouvez préparer vos spécimens, cf. méthode :
http://www.atlashymenoptera.net/biblio/Memo2012_Atlas_Bombus_Armor.pdf
Adresse d'envoi des specimens
Anne Vallet, ENTOMO-LOGIC, Centre Arianne, 240 rue de Cumène, 54 230 Neuves-Maisons
Il est aussi possible de les déposer ou les faire déposer :
- lors d’une réunion mensuelle de la Société lorraine d’entomologie
- à l’association Imago au 8 rue Adèle Riton 67000 STRASBOURG
Comment seront valorisés les résultats ?
Les données seront publiées sur le portail internet du Plan d’actions en faveur des pollinisateur sauvages (en cours d’élaboration).
Elles seront accessibles aux spécialistes qui pourront analyser ce jeu de données collectif.
CODE DE DÉONTOLOGIE
Si la volonté de ne pas tuer l’objet de son émerveillement reste tout à fait compréhensible, l’objectif est ici d’agir de façon raisonnée, en prélevant de façon la moins impactante possible.
Bien qu’aucune espèce de bourdons ne soit protégée en France, certaines espèces se raréfient de façon importante en Europe (voir la Liste Rouge européenne des Abeilles) !
Rappelons cependant que :
- à partir de la mi-mai la plupart des reines fondatrices de colonies sont installées et de nombreuses ouvrières volent.
- les ouvrières et les mâles ne vivent que quelques semaines et mourront de toute façon en fin de saison.
- le prélèvement visé ici est ponctuel (un ou quelques individus au maximum par habitat et par mois). Son impact est négligeable par rapport à la mortalité due à la prédation, aux parasites, aux destructions des habitats, aux intoxications par les pesticides, aux chocs avec les véhicules sur les routes etc.
Nous préconisons de faire des prélèvements de différentes façons selon le bon vouloir des personnes.
Cette liste va du moins impactant au plus impactant :
- ramasser les bourdons morts en bon état ;
- prélever des individus entre le mois de mai et aout, en se focalisant sur des morphes différents. Il est conseillé de faire au moins deux prélèvements à des périodes différentes de l’année ;
- si vous prélevez des individus sur plusieurs périodes de l’année sur un site : ne plus rien prélever pendant 5 années consécutives sur le site.
- le ramassage des reines est ce qu’il y a de plus impactant car cela entraine la disparition d’un nid.
Toutefois, il est préférable de déterminer les reines pour les bourdons du groupe Bombus terrestris. Dans ce cas, préférer des prélèvements en fin de saison. En effet, beaucoup de reines ne passent pas l’hiver. Cela diminue donc la probabilité de tuer une future fondatrice. Les prélèvements des reines en début de saison (donc avant la mi-mai) sont à proscrire.
Ce memo s’inspire des recommandations de Gilles Mahé (spécialiste, Observatoire des Abeilles).
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POUR ALLER PLUS LOIN
La création d’un groupe Bourdons dans le Grand Est est en cours.
Une première formation sera organisée le 21 septembre 2019 à Folschwiller (55) pour les personnes s’étant manifestées (Attention nombre de places limitées). Inscription : Anne Vallet (avallet2@orange.fr)
A LIRE
Une mine d’or mais en anglais : https://www.bumblebeeconservation.org/
Pour les cartes de répartition des bourdons en Europe :
http://www.atlashymenoptera.net/search.asp?search=Bombus&thematique=European+bees
Les mélomanes qui ne veulent pas participer à l’inventaire peuvent quand même écouter le fameux « Vol du bourdon » :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Vol_du_bourdon